modification : 12/04/21 : intégration de l’outil Tour de confiance
Comme d’habitude c’est avec l’incontournable hygiène mentale que j’ai entendu parler du système 1 et du système 2
Je ne suis point spécialiste en ces domaines et tout ce qui suit résulte de mon interprétation.
Ces 2 « modes » de pensée ont été formalisés par le prix nobel d’économie Daniel Kahneman. Il a publié un livre systeme1/système 2 qui regorge d’exemples. Pas d’inquiétude, l’ensemble est bien vulgarisé.
En résumé:
système 1 = les heuristiques (méthode de pensée rapide très utile dans la vie de tous les jours mais susceptible d’entraîner des biais de raisonnement)
système 2 = les « algorithmes » de pensée (méthode de raisonnement analytique plus long )
Dans la vie de tous les jours c’est le système 1 qui bien souvent se déclenche en premier. Dans la plupart des cas ça ne pose pas de problème et permet de réagir rapidement à des problèmes simples (estimer une taille, interpréter un comportement,supposer des causes probables à des phénomènes quotidiens…) sans avoir à dépenser trop d’énergie en réflexion.
Mais dans certains cas ces heuristiques nous trompent en peuvent entraîner des biais de raisonnement ou des représentations en sciences erronés (l’impetus pour le mouvement, le courant qui s’épuise quand il circule…).
Le psychologue Olivier Houdé montre que ces 2 systèmes cohabitent et qu’un être humain (enfant/adulte) peut se tromper mème si son système 2 est opérationnel. Il remet en ainsi en cause la théorie de Piaget sur le développement de l’enfant.
Dans son livre (très clair), il fait l’hypothèse que bien des fois les élèves se trompent car le système 2 (raisonnement « par algorithme » plus lent) ,n’a pas le temps de se mettre en place : il est court circuité par les heuristiques. L’enfant se trompe n’ont pas parce qu’il n’a pas la faculté de raisonner mais parce que celle ci n’a pas eu le temps de s’imposer à la pensée.
Il propose donc de permettre à l’élève de se « sentir » penser pour prendre le temps de la réflexion (c’est un conseil qu’on trouvera sur de nombreux bulletins 🙂 )et mettre en place les conditions pour inhiber les heuristiques. Ce système d’inhibition correspond au système 3
Je propose donc à mes élèves de prendre un temps de pose en évaluant leurs hypothèses sur une échelle appelée tour de confiance

Le niveau de confiance dans chaque hypothèse sera évaluée sur cette échelle.
L’élève est donc obligé à revenir sur sa pensée. On peut aussi expliquer qu’il est sain de douter et que ce niveau de plausibilité pourra évoluer au cours du temps. : Pourquoi en es tu sur ? Pourquoi doutes tu ? Maintenant que tu as fait l’expérience, quel est le niveau de plausibilité ?
Cet enseignement du doute rejoint, il me semble, les conseils formulés par Daniel Favre.
Dans un de ses livres , si mes souvenirs sont bons, il montrait que ce type d’enseignement était préconisé pour s’opposer à la mise en place de méthodes de pensées dogmatiques par les élèves : il est normal et sain de douter !
je vais donc expérimenter cela progressivement tout d’abord en 5eme.